dimanche 8 novembre 2015

Jean-Louis Close rêve d'un grand piétonnier pour Namur

Namur Politique

La dalle de la gare, le parc Léopold et le grand centre commercial, trois expressions qui pourrissent la vie politique namuroise depuis des années.  Les différents groupes du Conseil communal s'opposent quant à la manière d'envisager les choses.  Loin de l'opposition systématique, le groupe PS a décidé de sortir du bois pour donner sa vision pour le futur de la capitale wallonne.

La gare de Namur est sans doute une des plus vieilles et des plus belles du sud du pays.  Joliment restaurée il y a quelques années, elle a ouvert de nombreuses perspectives d'évolutions urbanistiques. En effet, une dalle doit la recouvrir.  Encore faut-il savoir qu'en faire.  Pour la majorité communale, il s'agit d'y aménager une seconde gare des bus qui accueillera, via un pont haubané, les véhicules reliant les différentes villes de la province à Namur.  
L'initiative ne fait pas l'unanimité et un groupe de pression a déposé un recours contre le permis de bâtir du fameux pont haubané.  L'auditeur s'est déjà positionné contre ce permis et on attend donc la décision officielle.

Il n'en fallait pas plus à l'opposition socialiste pour montrer le bout de son nez.  La dalle, la gare des bus, le centre commercial et la destruction du parc Léopold, pour les socialistes, ça suffit!  Loin du tumulte des séances du Conseil communal, Namurchouette a reçu Jean-Louis Close, un grand sage de la politique namuroise.

"On trompe les Namurois, s'exclame-t-il.  On ne leur a pas expliqué clairement que Namur allait bénéficier de deux gares des bus.  Cela signifie, concrètement, que la petite rue Borgnet verra passer un bus toutes les 30 secondes.  Impensable!"

Mais ce n'est là qu'un maillon dans le raisonnement de l'ancien bourgmestre.  "Notre vision de Namur est celle d'une ville à taille humaine.  nous ne sommes pas Bruxelles, Liège ou Charleroi.  ce qui plaît ici, c'est la douceur de vivre.  Une deuxième gare des bus ne servira à rien.  nous nous proposons de couvrir toute la gare, d'abandonner ce projet de centre commercial auquel les Namurois ont dit non. Il est à noter que leur avis a été balayé d'un revers de main."

Pour Jean-Louis Close, si l'architecture de la gare est plutôt agréable, son utilisation n'est pas optimale.  "Quand vous devez déposer un enfant qui prend le train, vous ne savez plus le faire, il n'y a plus de dépose-minute.  Les bus ont pris toute la place, c'est infernal!  Il faut prévoir une circulation souterraine."

Et le centre commercial?  Pour Jean-Louis Close, il va tuer un commerce local vivace.  "J'ai appris avec satisfaction que Namur était une des dernières villes à avoir encore des disquaires indépendants. Nous disposons aussi de nombreuses librairies et on se félicite de l'arrivée de la FNAC.  Moi, je ne m'en félicite pas!  Un centre commercial constitue un cadeau de 22.000 mètres carrés qu'une institution publique fait au secteur privé.  Cela aura pour conséquence d'enfermer les clients potentiels. Je n'ai jamais été favorable aux centres commerciaux à l'extérieur de la ville, ce n'est pas pour accepter la présence d'un centre à l'intérieur des murs de Namur."

Et la vision va plus loin.  "Il faut vivre avec son temps. Aujourd'hui, la place de la voiture est à l'extérieur de la ville.  il faut donc aménager un vaste piétonnier qui va du dessus de la rue de Fer au Marché Saint-Rémy.  Il faut multiplier les parkings souterrains et les parkings de dissuasion.  On peut en prévoir un sous la place Saint-Aubain, sous la place du Grognon.  Il faut aussi que la ville soit parcourue par de petits bus électriques comportant une quinzaine de places pour les personnes se déplaçant difficilement.  Cette manière de voir les choses, c'est mettre en valeur toute la ville au lieu de se concentrer exclusivement sur le Nord de la ville comme le dit la majorité.  Cela dit, même cette notion de nord et sud est risible, on parle d'un pôle "nord" et d'un pôle "sud" séparés de ... 300 mètres?"

A Namurchouette, loin de prendre parti, nous avons voulu rétablir un équilibre entre les positions. Cela ne nous empêche pas d'être ouvert aux autres opinions.

Pour réagir à cet article: namurchouette@gmail.com

         

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Je ne suis pas toujours d'accord avec lui, mais sur cette question, j'approuve vraiment.
Namur ne doit pas devenir une ville défigurée par un volume commercial de ce type. Laissez nous nos petits commerces et notre petit parc avec tous leurs charmes et leur convivialité .

Massaux a dit…

Je viens de lire votre article faisant référence aux futurs aménagements envisagés à Namur.

J’ai toujours apprécié les considérations de notre ancien Bourgmestre Jean-Louis Close (avec qui j’ai eu la chance de siéger) qui a eu la très bonne idée à l’époque de vouloir instaurer une bonne partie des rues en piétonnier dans notre ville. Cette décision avait par ailleurs soulevé pas mal de commentaires positifs (nous en sommes tous très satisfaits - je pense - aujourd’hui) mais aussi négatifs (disparition de quelques commerces dont l’existence était liée aux possibilités de s’y rendre en voiture).
Je constate également qu’il considère aussi que la réalisation de parkings souterrains est plus que nécessaire également et, si piétonnier agrandi il y a, qu’ils ne soient pas trop éloignés du centre. Effectivement, on voit que les parkings dits de dissuasion ne font pas encore et, loin de là, partie des préoccupations premières des citoyens. Même avec des navettes de bus régulières, il reste une barrière à franchir que les Namurois ont du mal à adopter.

Revenons à cette dalle de la gare. Si mes souvenirs sont bons, ces projets ont été conçus il y a maintenant beaucoup d’années et les socialistes y étaient alors bien associés. Dire aujourd’hui , mais que va-t’on en faire, c’est un peu tard ... Namur se doit d’assumer ses choix, quelle que soit la majorité en place à l’heure actuelle. Avoir une ville paisible, agréable par sa douceur de vivre cela n’empêche pas d’avoir de nouveaux projets qui ne plairont peut être pas à tout le monde ... mais qui seront le reflet d’un dynamisme qui manque depuis un certain temps dans notre ville.
Aucune réalisation de prestige n’a vu le jour depuis belle lurette et quand je dis prestige, il ne faut pas penser à gabegie. Il me semble que certaines propositions antérieures prenaient aussi des dimensions éléphantesques (notamment comme celle d’un ascenseur panoramique vers la Citadelle) . Nous semblons nous enfermer dans l’immobilisme, la surprotection de notre patrimoine (je l’accorde, parfois avec raison) et dès que l’on sort des sentiers battus, halte chers mandataires, le comité “un tel” (vaut mieux les appeler comme cela, il vient encore de s’en créer un nouveau il y a peu qui vient s’ajouter à la liste comique citée à l’occasion du projet commercial Léopold) se revendique de la tutelle des travaux du bas de la ville, un autre des trottoirs du nord et le suivant de la dimension des parkings envisagés. Après avoir maudit longtemps ces éternels mécontents, voilà que le PS, d’un coup, milite à leur côté par pure opposition politicienne ... Quel rôle les conseillers communaux ont-ils encore à jouer dans ces batailles de chefs, je me le demande?

J’ai eu l’occasion de visiter des villes comme Bellinzona ou Lugano. Malgré un héritage monumental plus que prestigieux, on n’a pas hésiter à y réaliser de superbes constructions contemporaines à la pointe du modernisme et je pense pouvoir dire ... que ça passe très bien dans le paysage! Le style frileux et réservé qu’ont certains Namurois devraient plutôt les inciter à se déplacer à l’étranger et prendre idée de ces réalisations!

Entièrement d’accord avec Jean-Louis Close quand il dit que c’est un peu fort de parler de notion de nord et de sud à Namur dans un périmètre de 500 mètres à peine. J’avais à l’époque raillé sur la création des fameuses “Portes namuroises”: il faut être très attentif, vous venez d’en passer une que l’autre est déjà en point de mire. Diable, nous ne sommes pas encore à Paris! Philippe Laforge

Massaux a dit…

Bonjour ,

J'aime Namur , je suis une pure Namuroise , née à Namur !!!

Bravo Monsieur Close .
Martine Pairon .

Massaux a dit…

Bonjour,
Je pense comme beaucoup d'autres que cette gare des bus au-dessus de la gare est une ineptie. Il serait plus malin de la situer au- dessus des rails entre la gare et le pont de Louvain. L'accès des bus y serait plus aisé et cela donnerait un ensemble plus homogène et une vue plus équilibrée que ces bus perchés au-dessus de la gare avec une rampe qui ne ressemblera à rien dans le paysage. Pourquoi ne pas élargir la route qui longe le parking entre le square et la gare en prenant sur le chemin de fer , ce qui est devenu possible avec la suppression du quai pour les trains vers Dinant. Cette voie à double sens pourrait drainer le trafic aussi bien de la gare vers le square et autres destinations, que dans l'autre sens. La rue Borgnet pourrait devenir piétonne. Les espaces commerciaux sous le parking réactivés ainsi que de nouveaux espaces créés dans ceux libérés par le transfert des bus. Le Park réaménagé en y incorporant le piétonnier de la rue Borgnet. Supprimer le transit des gros bus par le centre ville mais les maintenir en périphérie et pourquoi pas près des parkings de dissuasion? Les remplacer par une flotte de petits bus "navettes" avec une fréquence de passage soutenue et pour chacun un terminus avec un parking de dissuasion. Ils auraient tous un circuit commun dans la corbeille avec un tarif journalier forfaitaire modique et un usage illimité. Pour les automobilistes le prix serait compris dans celui du parking comme maintenant.
Prévoir un parking journalier pour des motors-homes dans les parkings de dissuasion; nouveaux visiteurs et clients potentiels pour nos commerçants sans inconvénients e pollutions comme certains argumentent leur rejet.
Beaucoup d'autres idées sont sur la table mais il faudrait que les décisions soient orientées dans l'intérêt des commerçants, des habitants, des citoyens et des visiteurs en oubliant les intérêts particuliers ou dictés par je ne sais quelle motif pour satisfaire les égos démesurés de certains ou essentiellement politiques.
Bien cordialement.

René Defort