dimanche 22 novembre 2015

Pas de pneu hiver pour les fauteuils roulants

Namur Témoignage

Depuis quelques semaines, les auditeurs de Namurchouette ont fait la connaissance d'Estelle, une jeune trentenaire à mobilité réduite.  Après son "coup de gueule" contre les transports en commun, sa condition de personne à mobilité réduite et la réaction que son statut suscite auprès du grand public et son désir d'être maman, elle évoque aujourd'hui un problème bien de saison, ses déplacements durant l'hiver.

Fin novembre, les premières gelées matinales accompagneront bientôt la brume ou l'épais brouillard. Sur les routes et les trottoirs, le sel engagera son long combat contre la neige et le verglas. Tous les Namurois y sont habitués et tous ont la capacité de s'y préparer.  Tous, vraiment?  

Si les automobilistes et les motards ont des pneus hiver voire des chaînes, pour les cyclistes, la situation est moins drôle. Mais, comme les piétons, ils peuvent adapter leur équipement en choisissant de bonnes chaussures et des vêtements chauds.  Et puis, un cycliste habitué trouve l'habileté nécessaire pour éviter les chutes.  Il reste une catégorie de personnes à laquelle on ne pense jamais dans ces circonstances, les P.M.R. pour personnes à mobilité réduite.

"Les pneus de ma chaise sont pleins, explique Estelle.  Je n'ai donc aucune suspension.  dans le même temps, ils sont lisses. Quand il fait sec ou même sous la pluie, cela ne pose pas de problème particulier.  Par contre, en cas de neige ou de verglas, je peux glisser ou patiner."

Et les conséquences? "Elles peuvent être lourdes dans tous les sens du terme.  Mon fauteuil pèse 200 kilos, la coque dans laquelle je suis assise est solidaire de la structure.  Si je dérape et que le fauteuil se retourne, je suis écrasée sous les 200 kilos."

La solution? "La prudence ou l'absence de déplacement.  Je rêve donc d'une période hivernale clémente et courte."      

"On est entré dans un grand show médiatique"

Namur Réactions face au terrorisme

Le vendredi 13 novembre dernier, le monde était secoué par les attentats de Paris.  Namur ne fait exception à la règle. Après les étudiants de l'université, les représentants des mouvements philosophiques, religieux, politiques et des institutions publiques ont tenu à affirmer ou réaffirmer leur volonté de vivre ensemble.  L'émission Namurchouette n'est pas restée insensible à l'initiative. Un débat s'est tenu vendredi 20 novembre, entre 19 et 20 heures.  

Une info spectacle

Le premier plateau m'a permis d'accueillir André Dubuisson.  Si on connaît bien le directeur du Jeune Ballet de Namur, on n'en oublie pas le photographe, le journaliste et le caricaturiste du magazine namurois Confluent.  On sait que l'homme n'a ni sa plume ni sa langue dans sa poche.

Au départ, ce qui m'avait marqué dans le traitement des événements tant par les médias que les réseaux sociaux ou les populations belges et françaises, c'est cette forme d'emballement.  Elle s'est exprimée, entre autres, lors de la découverte d'un passeport syrien au Stade de France et pendant un reportage du Petit Journal de Canal Plus où l'on voyait un jeune proposer au journaliste de lui acheter des images de l'assaut de Saint-Denis prises avec son téléphone portable. Si la communication du Procureur de la République de Paris expliquait simplement qu'on avait retrouvé un passeport syrien au Stade syrien, les réseaux sociaux, certains médias et, finalement, les populations en avaient conclu qu'un des terroristes était un réfugié syrien jusqu'au moment où l'on a appris que ce passeport était un faux. 

"On est entré dans l'information spectacle, estime André Dubuisson.  On raconte tout et n'importe quoi.  Normalement, la déontologie journalistique impose de compiler et de recouper les informations que l'on s'apprête à diffuser.  La règle d'or était: "Deux sources, pas de source".  Pour qu'une info soit considérée comme fiable, il fallait que le journaliste puisse avoir trois sources indépendantes et concordantes.  Aujourd'hui, tout cela est balayé."

"Si tu n'as pas plus d'info, rentre chez toi, gamin!"

Et André Dubuisson de citer Coluche! "Il y a 20 ans, Coluche avait le sketch du journaliste.  A l'époque, c'était une fiction, aujourd'hui, c'est la réalité!"  Et le caricaturiste va plus loin: "Il est lamentable de voir des journalistes intervenir en direct dans un JT pour préciser ... qu'il n'a rien à dire!"

André fustige aussi le choix des images opéré par les rédactions: "Certaines images d'assaut sont très violentes.  Elles ont obligé les familles de victimes et les personnes les plus fragiles à vivre et revivre en boucle des moments douloureux.  J'ignore que cela peut apporter au débat."

Enfin, les politiques aussi en ont pris pour leur grade!  "Leur attitude est lamentable!  En Belgique, bizarrement, vous avez remarqué qu'on ne parle plus de contrats entre une ministre et un certain cabinet d'avocats?  Et puis, ça rime à quoi de voir un Premier Ministre venir dire à la tribune du Parlement qu'il a pris une batterie de décision.  Dans la réalité, on sait que ces personnalités ne prennent aucune décision avant qu'elle ne soit validée par un groupe d'experts pointus.  En France, l'attitude de Manuel Vals n'est pas plus intelligente.  Il a déclaré que la prochaine attaque pourrait être bactériologique.  Idéal pour créer une psychose!  Si les terroristes n'y avaient pas pensé, il leur en donne l'idée!"