lundi 16 novembre 2015

La SNCB loin du train-train quotidien ...

Chouette Mobilité

Après avoir évoqué son quotidien et ses rêves de maternité, Estelle, jeune trentenaire moins valide, nous raconte la difficulté vécue dans les transports.

Malgré son handicap, Estelle veut être une jeune femme autonome qui bouge, voit du monde et du pays.  C'est pourtant loin d'être aisé.  Si les technologies sont là pour l'aider, on n'est pas toujours sûr que les mentalités, elles, sont prêtes à évoluer.

"Dernièrement, j'ai dû me rendre à Bruxelles, raconte-t-elle.  j'ai étudié mon voyage.  Je savais que je devais descendre à la gare centrale et prendre le métro."  Cette petite phrase anodine constitue déjà, en soi, tout un programme.  En effet, cela sous-entend réserver une place dans le train 24 heures à l'avance et prendre un taxi adapté.

"Tout s'est très bien déroulé jusque Bruxelles.  Là, malheureusement pour moi, la porte s'est ouverte sur un mur qui ne laissait pas assez d'espace pour que l'on descende mon fauteuil.  Je l'ai fait remarquer aux personnes de la SNCB.  Elles m'ont répondu qu'elles ne pouvaient rien faire et que je n'avais qu'à descendre à Bruxelles-Midi."

Faut-il préciser que cette anecdote date du 21ème siècle, pas du 19ème? Le billet de train d'Estelle coûte le même prix que celui d'une personne valide.  Forte de ce constat et consciente de ses droits, elle proteste.  Le ton monte et on finit par lui dire qu'on n'a pas le temps de la descendre sur le quai.  

Heureusement, l'histoire ne s'arrête pas là!  "J'ai tellement protesté que c'est arrivé aux oreilles du chef de train qui s'est renseigné et a indiqué qu'il ne ferait pas repartir le train tant que je ne serais pas descendue.  Malgré le mécontentement de ses collègues, il a tenu bon et a obtenu du conducteur qu'il avance le train pour que je puisse sortir."

Sans être moralisateur, cette histoire nous enseigne plusieurs choses.  Il semble d'abord que les mentalités doivent encore évoluer.  Il apparaît ensuite que vivre normalement est souvent un combat pour les moins valide et que bien peu de valides en prennent conscience.  Enfin, si l'être humain est capable du pire, il offre aussi le meilleur à ses congénères.  Dans ces moments-là, q'il soit chef de train ou chef de rien, qu'il en soit remercié!