vendredi 6 novembre 2015

Li Chwès: l'actu côté terroir!

Namur langue et culture wallonnes

Depuis plus de 20 ans, l'ASBL "Li Chwès" édite le mensuel wallon du même nom.  Deux décades après sa naissance, la structure gère aussi une saison théâtrale wallonne dans la salle du Cinex à Namur et un festival de théâtre en wallon pour jeunes. Nous avons donc rencontré Charles Massaux, l'homme-orchestre de toute cette activité culturelle.

Namurchouette: Peut-on rappeler ce qu'est "Li Chwès"?

Charles Massaux: C'est un mensuel de 24 pages rédigées en wallon.

NC: Et d'où vient ce nom?

C.M.: En réalité, "Li Chwès" désigne le vrai Namurois.  Il s'agit du diminutif du prénom François (Francwès en wallon).  Les Namurois s'appelaient entre eux "Hé Cwès".  Au fil du temps, un "h" est venu se glisser dans ce mot mais j'ignore son origine.

NC: Que répondez-vous aux détracteurs du wallon qui insistent sur l'image vieillotte qu'il véhicule?

C.M.: Je pense que les jeunes se désintéressent parce qu'on ne les y intéresse pas.  Cette situation est due au politique.  Un décret existe, il est l'oeuvre de Valmy Féaut, ancien ministre, ancien gouverneur de la Province du Brabant wallon et écrivain wallon.  Il encourage la pratique du wallon à l'école. Malheureusement, il n'est pas appliqué.  Promouvoir le wallon à l'école n'est pas chose facile.  Il faut trouver des enseignants qui connaissent le wallon et sont motivés.  Ils doivent ensuite attendre le feu vert de la direction.  En général, les réactions sont plutôt négatives.  L'opinion publique considère qu'il est plus utile, pour les enfants de faire du néerlandais, de l'anglais, de l'informatique ou du chinois que du wallon.  Dans ce cadre-là, vous avez régulièrement les réactions négatives des associations de parents.

NC: Vous avez un cas concret?

C.M.: Oui, à l'école communale de Flawinne, près de Namur, cela se passe bien.  Une institutrice motivée écrivait des saynète en français et les faisait jouer à ses élèves lors de la fête de l'école.  Elle a décidé de faire la même chose en wallon. Elle m'envoie ses écrits et je les lui traduis en wallon.  Elle anime ensuite une activité centrée sur la langue wallonne mais elle se déroule en dehors des heures scolaires (le samedi et/ou le mercredi après-midi).  Ces élèves sont présents chaque année lors de notre festival Joseph Calozet.

NC: Et ce festival Joseph Calozet, on peut en parler?

C.M.: Oui, chaque année, nous proposons aux troupes de théâtre et aux écoles de réunir leurs jeunes lors d'un festival qui n'a rien d'une compétition.  Cela se déroule au Cinex, rue Saint-Nicolas à Namur. Le but est de mettre en valeur ces jeunes qui s'intéressent au wallon, les troupes qui leur font une place et de permettre aux acteurs du wallon une rencontre sur ce thème.

NC: Mais vous avez aussi une saison de théâtre en wallon?

C.M.: Oui, nous proposons à nos lecteurs et à toutes les personnes intéressées par les spectacles en wallon une saison de six pièces, six comédies jouées majoritairement par des troupes de la province de Namur.  A l'origine, nous voulions aider ces troupes à avoir une vitrine sur Namur.  Louer le théâtre royal ou la maison de la culture de la Province de Namur est impossible soit financièrement soit en termes de taux d'occupation de la salle.  Chez nous, les troupes sont payées.  En général, elles sont presque assurée de faire salle comble.  Tous nos spectacles se déroulent le dimanche à 15h.  Cette année, cela commence le dimanche 22 novembre, à 15h, avec «  22 V’là m’feume »
par  « L’Amitié Sauvenièroise » de Sauvenière.

Pour plus d'infos sur "Li Chwès": http://www.lichwes.be/

1 commentaire:

paul colin a dit…

MERCI CHARLES pour tout ce que tu fais pour faire vivre notre WALLON.......Polo.