mercredi 15 juin 2016

Kossai, un réfugié heureux parmi nous !

Lors de notre dernière émission du vendredi 10 juin dans Namurchouette, nous avons rencontré Kossai Bahloul, un jeune réfugié syrien, professeur de littérature dans une université syrienne. Ce jeune homme, touchant et plein de vie, nous a fait part de son témoignage, son parcours de réfugié, les raisons qui l'ont fait fuir son pays natal et les conditions d'accueil dont il a bénéficié dès son arrivée chez nous.

Combattre ou fuir: le dilemme


Un climat de terreur et une vague de terrorisme règnent en Syrie où depuis 2011, une guerre sanglante oppose les rebelles au régime de Bachar el-Assad. C'est précisément ce qu'a décidé de fuir Kossai car malheureusement, pour vivre en Syrie actuellement, les jeunes ont l'obligation de "porter les armes" , donc de combattre. Acte insensé, inexécutable et infaisable pour ce jeune pacifique.

Un périple long et dangereux

Comme la plupart des réfugiés, Kossai a parcouru un long chemin pour arriver en Belgique. Tout d'abord, le jeune homme a quitté son village pour arriver jusqu'à la frontière turque, étape très dangereuse parce que les frontières sont fermées. 

Kossai a dormi dans les bois turcs, à quelques mètres de l'étape qu'il espérait franchir, et cela pendant cinq jours. C'est un procédé que beaucoup de familles syriennes appliquent le temps de trouver le moyen de franchir cette frontière. 

Avec perspicacité et beaucoup de volonté, il trouve un accord avec des passeurs qui le laisseront traverser la frontière. Arrive pour lui une longue épreuve: traverser la Mer Egée. 

Il n'a qu'un seul but en tête: franchir la frontière grecque. Comme auparavant, il négocie encore avec des passeurs et parvient à son objectif. Ainsi commence sa longue traversée de l'Europe, périple qui se terminera notamment à Bruxelles.

Son accueil en Belgique


Thierry Leflot, membre actif du collectif d'aide aux réfugiés
Arrivé en Belgique, Kossai est accueilli au Parc Maximilien de Bruxelles, un centre d'accueil pour réfugié encadré par des bénévoles au grand cœur. 

Après quelques jours, il est transféré à la Croix-Rouge puis à l'ancienne caserne militaire de Belgrade, non loin de Namur. 

Le jeune Syrien est ravi de son accueil car selon lui "il n'y avait aucune raison de se plaindre, le collectif de bénévole était très gentil avec nous" même s'il admet:  "...ce n'était pas évident de cohabiter entre réfugiés car tous ne viennent pas de la même ethnie mais au fil du temps, on s'y habitue"

D'ailleurs, Kossai se sent très intégré dans notre société: "Aujourd'hui, j'ai beaucoup d'amis belges et j'ai la chance de pouvoir assister en tant qu'élève libre à des cours de philosophie, ici-même, à l'Université de Namur."

Attention aux amalgames !

Kossai insiste: un réfugié n'est pas un migrant! 
"Un réfugié est une personne qui a été forcé de quitter son pays pour des motifs graves, contre sa propre volonté". Il ne compte donc pas finir sa vie ici en Belgique, il s'y réfugie le temps que la situation évolue et s'améliore dans son pays. Et c'est le même cas de figure pour tous les réfugiés, peu importe leur origine. 

Quant aux migrants, leur objectif est de terminer leur vie dans le pays où ils ont migré. C'est la grande erreur que la majorité de la population, mal informée, commet. Le jeune homme espère retourner le plus rapidement en Syrie afin de retrouver ses terres en paix, sa famille, ses amis, ses élèves, sa vie d'avant, tout simplement. Et c'est évidemment tout le bien que l'on souhaite à ce jeune homme !




                                                                                                       DORVAL Sébastien


Aucun commentaire: