Namur Edition
Depuis 10 ans, le mensuel wallon "Li Chwès" propose les aventures d'Augusse et Fifine, les Tchantchès et Nanèsse namurois. Ces quelques cases qui décrivent de manière savoureuse la bonhomie des vrais Namurois humbles et populaires sont créées par des dessinateurs en herbe issus de l'Institut technique Félicien Rops. Charles Massaux, rédacteur-en-chef du "Chwès" revient sur la naissance de cette rubrique qui a révolutionner son journal.
"En septembre 2005, pour le dixième anniversaire du mensuel «LI
CHWES», nous avons reçu de l’aide de l’Institut Félicien Rops à Namur, explique Charles Massaux, rédacteur en Chef du "Chwès". C’est
très gentiment que la directrice Madame Michèle Bouchonville nous a largement
ouvert les portes de son établissement. On trouve dans cette école, une section "Arts plastiques" avec Mesdames Lamy et Sonveau. Grâce à
elles, nous avons présenté dans chaque numéro les "Pasquéyes d’Augusse et Fifine" (les aventures d'Auguste et Fifine": deux braves "Chwès" (habitants de Namur) de la rue Saint-Nicolas dans le quartier des Arsouilles, le plus populaire et le plus populeux de notre Cité du "Bia
Bouquet". Ainsi est né l'intérêt des élèves pour notre folklore
namurois, mais aussi notre bonne vieille langue wallonne. Chacun d’eux a dessiné les personnages
avec sa personnalité, comme il les ressentait, c’est cela qui enrichit un
premier album. Chaque mois, deux "BD" sont publiées dans "Li Chwès" et nous
vivons bien des difficultés pour les choisir tant les travaux représentent au
mieux l’esprit namurois."
Description d’Augusse et Fifine
Avant même de se lancer dans le dessin, l'équipe du Chwès et celle des dessinateurs ont imaginé la psychologique des personnages. "Auguste a travaillé
près de vingt ans dans une grosse quincaillerie. Toute la journée, il faisait
des courses un peu partout. Avec le temps, fatigué de marcher, il a connu
beaucoup de difficultés à mettre un pied devant l’autre et il est devenu
chômeur. Il est toujours aussi petit, mais son estomac s’épaissit toujours
plus. On le reconnaît facilement avec sa grosse tête où les cheveux se font
rares, le nez comme une grosse fraise entre deux beaux gros yeux de bœuf et des
lèvres épaisses comme les bords d’une terrine qui mâchonnent un mégot de
cigarette du matin au soir. Emmitouflé hiver comme été, dans une grande
gabardine qui n’a plus de couleur et une petit écharpe noire, il marche
toujours à petits pas en attendant l’occasion de boire un coup."
Son épouse Fifine est plus grande qu’une perche à haricots. "On peut
penser que si un jour elle a froid aux pieds, ce n’est que le lendemain qu’on
l’entendra éternuer". Plus droite que si elle avait avalé une tige d’acier, avec
une poitrine comme un pupitre de musicien, on la voit souvent papoter dans la
rue Saint-Nicolas, enveloppée dans un grand cache-poussière à fleurs, un fichu
noir sur les épaules et pendu à son bras, un grand sac garni d’un parapluie.
"Ses grosses jambes portent des bas retenus par un cordon noué sous le genou et
ses pieds sont enfoncés dans de vieilles pantoufles en poils de chameau aux
talons écrasés. Ses cheveux gris rassemblés dans un gros chignon et ses
lunettes sur le bout du nez, lui donnent la tête d’une vieille institutrice."
Une description qui laisse un goût de nostalgie mais qui nous rend aussi le sourire.
Plus d'infos sur "Li Chwès": www.lichwes.be
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