vendredi 16 octobre 2015

«Nous pouvons tous faire quelque chose»



Namur Plateforme contre la traite des êtres humains


Le jeudi 15 octobre dernier, dans le cadre de la mise en place d’une plate-forme contre  la traite des êtres humains, en province de Namur, la Coordination provinciale pour l’Egalité des Femmes et des Hommes organisait la projection du film «Lilja 4 ever» de Lukas Moodysson et proposait un débat sur la question.

Avec la crise économique, la traite des êtres humains prend d’énormes proportions.  Il s’agit de la troisième forme de trafic illégale en termes d’importance après la drogue et les armes.  La Belgique, n’échappe au phénomène.  Les acteurs associatifs, éducatifs, judiciaires, médicales, paramédicales et policiers ont décidé de lancer une plateforme provinciale contre la traite des êtres humains.

Pour en parler au grand public, les responsables provinciaux avaient les images plus que les mots.  La forme tout en suggestion de «Lilja 4 ever», l’œuvre du réalisateur Lukas Moodysson a interpelé le public présent ce 15 octobre à l’Eldorado de Namur.  

Et les organisateurs d’aller plus loin! Pour en parler, ils avaient convié Monsieur Christian De Meulemeester de l’ASBL Surya qui vient en aide aux victimes, Mesdames Audrey Seminara, magistrat de référence en matière de traite des êtres humains au Parquet de Namur et Denise Ozdémir de l’ASBL «Espace P» qui travaille avec le public des prostituées.

«Nous pouvons tous faire quelque chose, lance d’emblée Christian De Meulemeester.  Il n’est pas nécessaire d’être policier, assistant social ou juge.  Nous sommes tous les voisins de quelqu’un.» 

«En Belgique, la victime doit dénoncer son trafiquant, affirme à son tour Audrey Seminara.  Quand une victime demande à un service de police d’être aidée, nous appelons l’ASBL «Surya» qui lui vient en aide. Pendant 45 jours, elle est logée dans un endroit discret et elle peut réfléchir à la suite de la procédure. A l’issue de ce délai, si elle veut que la procédure bouge, elle doit porter plainte.» Et ce n’est pas chose facile.  A côté de l’aspect humain, certaines victimes ne se rendent pas compte de leur statut.  «Pour certaines personnes vivre ici même dans des conditions déplorables et un sort meilleur que de rester dans leur pays d’origine, poursuit Christian De Meulemeester.  Parfois même, certaines victimes belges considèrent leur condition comme acceptable.»

Mais, manifestement, pour le public présent, le principe même de la traite est inacceptable. Les citoyens namurois qui veulent s’impliquer dans cette lutte pourront d’ailleurs le faire lors de la première réunion de la nouvelle plateforme le 14 décembre à 9h30 au Palais provincial de Namur.  

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